Le golfe de Porto est l'un des plus grands de la côte ouest de l'île. Délimité au nord par la Punta â Scopa (Osani), où l'on trouve le golfe de Girolata et la réserve de Scandola et au sud par le Capu Rossu (Piana), il forme un site singulier et sublime. Dans le golfe de Porto (classé UNESCO), la marine de Porto (Portu di Sia) nichée à l’embouchure d'une vallée verdoyante surmontée de falaises et de blocs rocheux, est planté d'une forêt d'eucalyptus qui donnent à la marine. Porto, idéalement situé entre «mare et monti» est le point de départ de nombreuses excursions maritimes ou pédestres. La place de la marine devra centraliser ces aspects en affirmant son caractère de «départ des découvertes». La marine, qui se limitait dans les années 1950 à quelques maisons et un magasin de pêche, s'est considérablement développée jusqu'à devenir avec son complexe hôtelier, ses restaurants et ses boutiques un lieu de villégiature important. Cependant, victime de son environnement somptueux et envoûtant qui appelle un tourisme de masse, elle y a un peu laissé son âme et perdu peu à peu son identité corse. La place, devant la crique, qui est un point névralgique de Porto, est, à cet égard, caractéristique des aménagements qu'a pu subir ce hameau côtier dans les années 1970, 1980 : constructions standardisées, peu identitaires, omniprésence de la voiture, du stationnement, végétation rare, etc. Pourtant, une place, c'est un lieu où l'on se rencontre, où l'on flâne, où l'on se promène, et, à Porto, où l'on admire le légendaire et spectaculaire coucher de soleil. Trop minérale, sans ombre, très chaude en été, sans accès direct à la mer, cernée par les voitures et les cars, elle ne possède plus cette convivialité que l'on peut trouver dans les pays du Sud. Ainsi qu'ont pu le faire d'autres grands sites classés de France, il faut donc repenser l'espace en faisant reculer la voiture, réinterpréter l'architecture vernaculaire, redonner une place à la végétation méditerranéenne afin d'apporter de la fraîcheur à un ensemble trop minéral et recentrer l'attention sur une nature exceptionnelle qui a fait de Porto l'un des 206 sites naturels classés par l'Unesco comme patrimoine mondial de l'humanité.